Depuis que le président de la République a annoncé il y a une dizaine de jours le processus d’autonomie de la Corse, après que le président de la Région Bretagne Loïg Chesnais-Girard ait revendiqué les mêmes droits, on pouvait s’attendre à une réaction de nos élus alsaciens, et le premier d’entre eux Frédéric Bierry, président de la Collectivité Européenne d’Alsace. Il n’en a rien été.
Curieux silence de la part de ceux qui revendiquaient l’Alsace à tous les étages, parfois plus autonomistes que Unser Land à l’instar du ministre Olivier Becht qui revendiquait dans ses documents de campagne « davantage d’autonomie pour l’Alsace ».
Et voilà pas plus tard qu’aujourd’hui Frédéric Bierry annonce sur France Bleu Alsace qu’il y aurait « quelque chose doit se décider au printemps» . « Quelque chose », entité spéciale indéterminée aux contours vague. Ce n’est pas sérieux.
Mais voilà qu’arrive Raphaël Schellenberger qui nous assure qu’aucun projet de loi de quoique ce soit sur l’Alsace n’est inscrit à l’ordre du jour de la session parlementaire de l’Assemblée nationale… Il y en avait trois, rappelons-le : celui du RN, des Macronistes alsaciens sauf Alice Morel qui n’y croit pas, et celui des LR Raphaël Schellenberger et de Patrick Hetzel .
Sur ce réapparaît Brigitte Klinkert récemment portée disparue par Unser Land qui affirme pas plus tard qu’hier que les propos d’Emmanuel Macron auraient été déformés mais où ? Il a pourtant été clair : l’Alsace reste dans le Grand Est. Et d’ailleurs le désormais mutisme des députés macronistes alsaciens est éloquent si je puis dire.
Alors que les députés bretons se sont tous rassemblés pour un projet de loi sur la réunification de la Bretagne, nos députés alsaciens vivent leurs querelles nationales en Alsace, déposent deux projets de loi distincts sans parler de celui du RN déposé par Laurent Jacobelli, faute de députés RN alsaciens. Tout ceci n’est pas sérieux et le pouvoir parisien le sait. Il doit s’amuser probablement en baladant Frédéric Bierry vers « quelque chose » . Ça ne nous rassure pas vraiment…
Il est temps franchement que les Alsaciens et les Alsaciennes cessent de croire aux fausses promesses des partis parisiens et se tournent résolument vers ceux qui sont sans ambiguïté sur la question institutionnelle alsacienne et placent l’autonomie de l’Alsace comme un but à atteindre. Les autonomistes corses y sont arrivés laissant la violence aux extrémistes. Jean-Félix Acquaviva, député de Corse disait récemment dans Le Monde que « l’autonomie c’est la démocratie ! » parce qu’elle permet la gestion des politiques publiques au plus près. Frédéric Bierry s’est exprimé plusieurs fois contre les autonomistes comme si Unser Land était une menace. Mais pour qui ? Certainement pas pour l’Alsace. Pour l’instant la menace pour l’Alsace c’est le comportement égoïste des partis parisiens qui fait passer l’Alsace après les ambitions présidentielles.
Régis Baschung,
candidat aux élections législatives 2022 dans la 5 ème Circonscription du Haut-Rhin
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