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Histoire industrielle de Mulhouse


https://www.thiriez.org/dmc/dmc1.htm

Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’étaient les grands bâtiments principalement en briques rouges abandonnés ou réaménagés à Mulhouse dans certains quartiers ? Et bien ils font parti de l’histoire industrielle de la ville. En effet, dès le 18e et tout le long du 19e siècle, Mulhouse fut un centre économique avec ses nombreuses usines et ses 100 cheminées. Faisons un petit tour de son histoire.

C’est en 1746 qu’est créée la première manufacture d’impression sur tissu, rue de la Loi, par 3 jeunes mulhousiens issus de familles bourgeoises : Jean-Jacques Schmaltzer a 25 ans, Jean-Henri Dollfus a 22 ans, et Samuel Koechlin a 27 ans. Tous trois se sont répartis les tâches en apportant respectivement les connaissances techniques, le talent artistique et l’argent. Cette industrie se développe rapidement étant tout d’abord située à un emplacement stratégique, dans une ville située hors du Royaume de France, c’est-à-dire qu’il était possible pour les femmes d’acheter des indiennes qui sont des étoffes de coton teintes, alors même que leur production était interdite au sein du royaume depuis 1681. Mulhouse possédait d’autres avantages non négligeables : elle disposait de deux types d’eau servant ainsi au lavage et blanchiment d’une part, et à la teinture d’autre part ; une main-d’œuvre bon marché importante était à la disposition des usines ; des prés alentours permettait de blanchir les étoffes.

L’industrie à Mulhouse se développe très rapidement dans les décennies qui suivent. En 1766, la ville compte 15 fabriques de toiles peintes et 2250 ouvriers. Les techniques se développent très rapidement, notamment avec l’impression à la planche permettant de produire deux mètres de tissu par heure puis l’impression au cylindre métallique qui en revanche permettait de produire de 500 à 600 mètres de tissu en une heure. Au fur et à mesure du 19e siècle, la ville connait des changements radicaux (1812 : première machine à vapeur comme moteur de filature à DMC ; 1822 : premiers cours de chimie au collège municipal ; 1835 : parution de L’industriel Alsacien). Le 20 avril 1826 est la date de fondation de la Société Industrielle de Mulhouse, association reconnue d’utilité publique par l’ordonnance royale de Charles X. Ses objectifs sont les suivants :
« l'avancement et la propagation de l'industrie tant manufacturière qu'agricole, par la réunion, sur un point central, d'un grand nombre d'éléments d'instruction » (art. 1) ; « la promotion de la recherche scientifique et l'expérimentation des inventions » (art. 5) ; « la propagation et la consolidation dans la classe ouvrière des valeurs libérales bourgeoises suivantes : l'amour pour le travail, l'économie et l'instruction » (art. 6).

En termes d’architecture, Mulhouse se transforme, laissant apparaitre des cités ouvrières, c’est-à-dire des ensembles de logements dédiés aux ouvriers et à leurs familles, un peu partout dans la ville. Chaque usine a sa propre cité ouvrière à proximité. Par exemple la cité de Dornach était pour les ouvriers de DMC, composée de 70 petits logements en brique, souvent sans étage et regroupées en bandes ou par îlots de 4. A l’heure actuelle, les habitants tentent de préserver ces héritages patrimoniaux.

L’histoire est encore plus vaste que ça, mais restons-en pour l’instant sur ces bases théoriques. A vous maintenant d’aller visiter ces lieux afin de pouvoir imaginer les conditions de vie de ces ouvriers qui ont permis à la ville de prospérer.


Inès Toiron


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