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Considérations sur l'enseignement dans la soi-disant "République des professeurs"



Hélas, la République ne trouve plus de professeurs…

Vraiment ?

L’on se demande bien pourquoi ?

A part ses établissements en quartiers bourgeois et privilégiés, son école est de plus en plus une « école à chômeurs » qu’une école de l’excellence (in « La Fabrique du Crétin » Jean-Paul Brighelli - 2005, écrit par un ancien fonctionnaire du Ministère…).

La « carte scolaire » officiellement abolie (mais toujours en cours, merci !) est profondément INÉGALITAIRE, dans le pays qui inscrit pourtant l’égalité au pinacle de ses bâtiments publics…

Ainsi, le recrutement et la fréquentation de ces établissements en quartiers privilégiés sont profondément élitistes et aux antipodes de la sacro-sainte « égalité républicaine » affichée partout…

Les enseignants français sont les plus médiocrement rémunérés de toute l’Europe… Même les enseignants portugais ou bulgares (voire asiatiques !) sont mieux rémunérés que les enseignants français…
Motivant...

Classes surchargées en France, avec 32 élèves règlementairement, mais souvent 34 ou 36… lorsque, en Allemagne, les classes comptent 24 élèves au maximum… Qu’il en arrive un 25ème , la classe est automatiquement dédoublée et vous vous retrouvez avec des classes à 12 ou 15 élèves !…
C’est en Allemagne…

Même chose en langue ou en musique : allez faire des langues vivantes ou de la musique avec des groupes surchargés ou des méthodes dépassées…
Las, les élèves français sortent de sept (7 !) années de collège-lycée, la plupart sans maîtriser ni langue étrangère, ni la musique…

Les filières soi-disant bilingues ?... ne le sont pas !
Avec, au mieux, « langue 1 » renforcée et c’est bien tout !
L’on se souvient par exemple que, jusqu’en 1992, les seuls et uniques établissements publics avec filières bilingues français/allemand de France se trouvaient à… Saint Germain-en-Laye (78) et Bordeaux (33)… Rien en Alsace ! Rien en Moselle !… Et surtout pas !
Malgré les demandes répétées sur ce thème des élus comme des parents d’élèves alsaciens… depuis 1945 !... Et il a fallu que des filières bilingues associatives se créent hors E.N. en 1992 pour que l’E.N. mette, en catastrophe, quelque chose en place en Alsace-Moselle…
Surtout pour éviter que les filières bilingues associatives ne se propagent trop…
Les filières bilingues de l’E.N. n’ont que 8 h de « langue 1 » contre 13 h pour les filières associatives…
Les enseignants de l’E.N. sont peu formés, souvent peu motivés et certains, franchement incompétents… voire hostiles !...
Ces filières E.N. sont souvent interrompues un an, deux ans, trois ans… Il va de soi que les jeunes en sortent tout, sauf « bilingues »… Un vrai sabotage !...

Le sport est totalement délaissé par l’E.N. avec peu d’heures allouées, et des coefficients démobilisateurs.
Beaucoup d’élèves sont en surpoids, beaucoup sortent de la structure sans même savoir nager…

Nos jeunes fréquentent de plus en plus les sites pornographiques… L’éducation sexuelle n’est-elle pas au programme depuis 1975 ? En réalité, qui en profite ? Quasiment personne !...
Et pour y faire quoi ? Apprendre ce qu’est un préservatif ? Un peu léger, non ?...
Sur cette question également, le Ministère est totalement défaillant…

Des classes comptant parfois plus de 15 nationalités différentes à Saint-Etienne, Mulhouse, Saint-Denis, Marseille, Roubaix…
Et dans tant de villes !... Avec des différences de niveau et d’âge rédhibitoires…
Les apprentissages doivent y être réduits au plus petit dénominateur commun, c’est-à-dire calés sur le « moins sachant » faisant s’effondrer le niveau de tous !...


Les pédopsychologues sont unanimes à reconnaître que le cerveau d’un pré-adolescent ou d’un adolescent est capable d’attention et de concentration pendant 45 minutes d’affilée, au grand maximum… En Allemagne, « l’heure » de cours fait 45 minutes… contre 55 à 60 minutes, en France, où l’on multiplie pourtant les séquences de deux heures d’affilée : deux heures de mathématique, deux heures de français, de philo, de chimie… Ouf !...
Lourd pour des cerveaux de 13-14 ans… Bien trop lourd en réalité !...

Les jeunes professeurs ne sont pas formés aux questions/problèmes de discipline et souvent les nouveaux venus se retrouvent-ils, complètement dépassés, avec les pires classes de l’établissement… Les anciens se réservant les bonnes… alors que ce devrait être le contraire !...
Que survienne un problème ? avec un élève ? avec un parent ? Les hiérarchies soutiennent rarement… Les problèmes de violence sont bien réels, récurrents et exponentiels… Les agressions sexuelles, les viols en milieu scolaire, également… et ignorés !… et même niés par la hiérarchie… Les vols sont si nombreux et banals qu’ils ne sont même plus comptabilisés…
La fraude aux examens ?... n’existe pas ou est « marginale »…
Les nouvelles technologies aidant, le harcèlement se répand, poussant de plus en plus régulièrement les victimes au suicide…
C’est toujours à l’enseignant de se débrouiller !… seul…
Et beaucoup « craquent » et quittent l’enseignement…
D’ailleurs, les enseignants détiennent (avec les policiers) le triste record de France des dépressions… mais aussi des divorces !...
Pas de chiffre officiel sur les suicides…

La dictature des mathématiques, depuis 1945, pour l’écrémage (et ce, après la dictature des lettres classiques, latin-grec, jusqu’en 1945), est profondément inégalitaire… Vous ne pouvez en effet accéder aux meilleures classes, aux meilleures filières, sans être matheux… Les matheux sont ainsi systématiquement privilégiés, même si incultes ou stupides par ailleurs…
Les autres ? sont des laissés pour compte…
Et c’est une nouvelle rupture d’égalité républicaine !... ajoutée à un vrai gâchis...
Les filières techniques et professionnelles ? sont les poubelles de l’Éducation Nationale… Elles manquent cruellement de moyens, leurs programmes sont souvent dépassés et leurs enseignants sont désabusés et démotivés… « et puis l’Education Nationale n’est pas là pour former des maçons ou des menuisiers !» (dixit un inspecteur d’académie du sud de la France)…
Il est bien clair qu’un bachelier ou qu’un « master 2 » de psycho ou de sociologie au chômage, c’est tellement mieux (et tellement plus heureux !) qu’un boulanger ou qu’un plombier au travail…
Un système d’inscription « usine à gaz », Parcours Sup, aussi dysfonctionnant qu’injuste, avec des tirages au sort !...
Les plus méritants y ont autant leur chance… que les paresseux et les chanceux !... Motivant !


Une Éducation Nationale très marquée idéologiquement.
L’on se rappelle que Jules Ferry, encensé par le système, donnait dès les années 1880 deux priorités à son école publique : le calcul et la lecture ? Pas du tout !
Mais l’éradication de la religion et l’éradication des langues régionales ! Et ce ne sont pas là de vieux slogans des années 1880 !
Et ces deux points témoignent bien que l’E.N. reste en 2023 très politisée, très militante…
Alors qu’elle devrait être absolument neutre politiquement. Collégien, puis lycéen, dans le public, dans les années 80, peu de temps après l’arrivée au pouvoir d’un certain François Mitterrand, j’ai été traumatisé à vie par des générations de professeurs politisés à l’extrême, militants et agressifs, qui avaient « tombé le masque », laïcards viscéralement anti-chrétiens (et dans des termes qu’ils n’auraient pas osé utiliser à l’encontre de Juifs ou de musulmans…), jacobins, profondément anti-« patois » (anti-langues régionales), socialistes ou communistes même pas dissimulés, anti-patrons, anti-entreprises, anti-privé, anti-bourgeois (lesquels bourgeois ont également le droit de vivre, il me semble), républicains fanatiques méprisant tout autre système que le leur, se croyant le droit et même missionnés de rééduquer les jeunes cerveaux sur ces questions… Eh bien non ! Pas du tout !
Ce n’est pas là le rôle des professeurs…
Et où sont l’ouverture d’esprit et la tolérance dans tout cela ???

Le Ministère est peuplé de fonctionnaires, souvent anciens enseignants eux-mêmes, mais parvenus à se hisser plus par copinage ou par affinité politique que par réelle compétence… Le Ministère est hautain, distant, autoritaire, froid, cassant, technocratique, dogmatique, sourd…
Ses agents pondent des rapports au verbiage fumeux, pédant et pompier tellement abscons qu’un glossaire (joint ! merci…) est souvent nécessaire pour les déchiffrer…
Exemple ? un ballon y devient un « référent bondissant » !...
Du Kafka ? Non ! De l’Éducation Nationale !...
Comment une telle philosophie, une telle structure, bien étatique, bien dans l’idéologie, pourraient-elles produire un fruit quelconque ?
Elle en produit bien peu… et de moins en moins !
Même si les « forts en thème » s’en sortiront toujours et ce, quel que soit le système…
Principalement, le Ministère tente de gérer les affaires courantes...
En attendant son prochain ministre et les dernières lubies à la mode, y-afférentes…

En 2023, la France compte deux fois plus d’analphabètes et d’illettrés qu’en… 1910 !...

L’échec scolaire, le décrochage y sont exponentiels… et c’est encore pire dans les colonies…
Pardon ! « en outremer »...
Soyons « novlangue » et politiquement correct…

Les diplômes français sont de moins en moins reconnus internationalement… et même « freinants » dans certains pays !...

La France est classée 25ème (l’Allemagne, 16ème) sur 85 pays, dans le classement international « PISA » (« Programme International sur le Suivi des Acquis ») concernant l’efficacité des systèmes scolaires…

Cherchez l’erreur !…
LES erreurs, en réalité !...

Pourtant, le Ministère continue de nous gratifier de magnifiques discours d’autosatisfaction bien langue de bois dans lesquels tout est toujours « très bien » et « sous contrôle » dans un système « que le monde entier nous envie » selon la formule républicaine désormais consacrée… et répétée continuellement tel un mantra…

Au regard de ce triste bilan, l’on se demande bien, en effet, pourquoi donc la France peine à trouver des professeurs ?...

Tous les points abordés ci-dessus sont connus et décriés depuis 50 ans, au moins…
L’on en parle et l’on en reparle… Et dans les meilleurs milieux !…
L’on organise des colloques et des missions d’étude sur ces questions…
L’on publie des ouvrages…
Et, le Ministère de pondre ses rapports…
Encore et encore…
Sans fin… Kafka, en effet… Mais, dans la plus grande tradition républicaine et française, rien, jamais, ne change…
En effet, « on ne change pas une équipe qui perd »…


Franz Sauer
(9 années d’étude après le bac dont 7 en France, père de trois enfants (enfants, certes, scolarisés en Allemagne, au vu des résultats ici…), fils, époux, gendre et beau-frère de professeur/d’universitaire…)


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